ÉVEILLER L’HUMANITÉ

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Interconnexion et interdépendance

208 Vol planné sur Copacabana
208 Vol planné sur Copacabana

Prenons un exemple de l’interconnexion et de l’interdépendance de nos actions : nous prenons l’avion pour aller passer quelques jours de vacances au bord de la mer. Notre motivation est de fuir l’insatisfaction que nous ressentons dans notre lieu de vie habituel et dans la routine de nos activités quotidiennes, en espérant trouver une plus grande satisfaction, qui ne durera toutefois que quelques jours et dépendra du temps et de nombreuses autres conditions aléatoires. C’est une action égoïste motivée par notre avidité pour des sensations agréables. Pour pouvoir nous offrir ce séjour, nous avons dû travailler, d’une manière qui ressemble peut-être à celle d’un esclave (mais ceci est un autre sujet), et pendant une durée peut-être plus longue que nos courtes vacances.

Observons seulement le voyage en avion, depuis notre arrivée à l’aéroport jusqu’à ce que nous quittions notre aéroport de destination. À l’aéroport, nous et nos bagages, nous sommes pris en charge par un certain nombre de personnes physiques : les gardiens à l’entrée, les personnes qui scannent les bagages, les hôtesses de l’enregistrement, les hommes qui manutentionnent et transportent les bagages dans l’avion, les personnes qui travaillent dans les bars, les restaurants et les boutiques, les personnes qui effectuent les contrôles de sécurité, les douaniers, les personnes qui annoncent le départ des vols et celles qui contrôlent les cartes d’embarquement, et j’en oublie sûrement. Il y a aussi toutes les personnes qui participent au fonctionnement, à l’entretien et à la maintenance de l’aéroport. Et ce sera la même chose à l’arrivée. Dans l’avion, il y a les hôtesses et les pilotes, sans compter ceux qui nettoient et entretiennent l’avion et ceux qui préparent les repas. 

Maintenant, il ne faut pas oublier tous ceux qui ont participé à la construction de l’avion, depuis sa conception jusqu’à la fabrication des millions de pièces qui constituent un avion et à leur assemblage, sans oublier les enfants qui ont travaillé dans des mines en Afrique pour extraire certains matériaux rares, et toutes les autres personnes qui ont participé de près ou de loin à la réalisation d’un avion. En dehors des personnes, il faut penser au kérosène nécessaire pour faire voler l’avion, à sa production dans un pays lointain et à son transport, par un cargo qu’il a aussi fallu construire ; il faut penser également à toutes les usines et les installations qui ont permis la construction de l’avion, et, en dehors des matières premières, à toute l’énergie qui fut nécessaire. De la même manière, on peut observer ce qu’a impliqué la construction des deux aéroports. Et pour finir, en plus des souffrances qu’ont endurées des milliers de personnes, on peut voir comment ces projets ont participé à l’épuisement des ressources naturelles non renouvelables de notre planète. De plus, la construction d’un aéroport ou d’un avion ont non seulement été des sources considérables de pollution, mais leur utilisation au jour le jour continue à polluer la planète. On pourrait aussi aborder les implications économiques, sociales, politiques et écologiques, non seulement du transport aérien lui-même, mais du tourisme de masse qu’il a favorisé. Et le touriste, est-il vraiment un être tellement heureux et épanoui qu’il pourrait nous faire oublier les nuisances incalculables qu’il fait subir à la planète et à ses habitants ?

Quand on commence à comprendre les implications globales et délétères que peut avoir un seul de nos caprices motivé par notre avidité, comme un séjour de quelques jours au bord de la mer, on se rend compte que dans notre réalité, peuplée par des êtres humains qui se trouvent encore dans un niveau d’évolution très primitif, il y a très peu de chance de trouver des solutions miraculeuses qui répareraient tous les dégâts déjà causés à la planète et à son écosystème par l’inconscience humaine, et qui feraient disparaître soudain tous ses dangereux dysfonctionnements. Et bien sûr, si nous observons de la même manière n’importe laquelle de nos activités et n’importe lequel des objets que nous utilisons, nous arriverons exactement aux mêmes conclusions.


12 août 2021, Khanom

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